Le transport maritime mondial par conteneurs est le plus mauvais depuis 50 ans

19 Mai Le transport maritime mondial par conteneurs est le plus mauvais depuis 50 ans

Selon Drewry Shipping Consultants, la détérioration continue de la précision des temps de transit et d'arrivée dans le transport maritime mondial de conteneurs signifie que le secteur n'a jamais été aussi mal en point depuis 50 ans. La situation ne devrait pas commencer à s'améliorer avant le premier semestre 2023. La congestion portuaire est en hausse dans toutes les régions du monde, avec des volumes élevés en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et au Moyen-Orient.

Il n'y a pas eu d'amélioration au niveau mondial au cours de l'année écoulée et, en ce qui concerne l'avenir, nous estimons qu'il ne faut pas s'attendre à ce que la congestion portuaire se résorbe avant le premier semestre 2023.

Ce scénario dépend d'un ralentissement de la demande et d'un déploiement plus discipliné de la capacité supplémentaire des navires par les transporteurs. Toutefois, il subsiste des incertitudes liées aux prix du carburant, à la récession économique et à la guerre en Ukraine, entre autres.

Temps de transit
Se concentrant sur la situation actuelle du transport maritime de conteneurs entre la Chine et les États-Unis, M. Damas a déclaré que les temps de transit moyens pour le chargement et le déchargement entre la Chine et les deux côtes des États-Unis étaient lamentables et imprévisibles, avec une énorme variabilité, ce qui cause des maux de tête aux planificateurs de la chaîne d'approvisionnement.

Un conteneur maritime en provenance du sud de la Chine peut mettre entre 20 et 60 jours pour arriver à New York. Si la moyenne se situe autour de 40 jours, la variabilité rend la planification incertaine et relève au mieux de l'approximation. Il en va de même pour le transport entre la Chine et la côte ouest des États-Unis qui, même si la distance est plus courte, peut prendre entre 17 jours et un maximum de 50 à 60 jours.

La manière la plus sûre d'aborder le problème est d'examiner l'ampleur des retards au port d'arrivée. La comparaison de l'heure d'arrivée prévue au port de destination avec l'heure d'arrivée réelle et, selon les derniers chiffres, le retard le plus courant se situe entre deux et sept jours, mais il y a également une forte proportion de retards de plus d'une semaine (30%). Ces retards s'ajoutent au retard maximal potentiel de 50 jours en transit. La Commission a également attiré l'attention sur les données d'E2Open, l'éditeur de logiciels pour la chaîne d'approvisionnement interentreprises, qui indiquent que les délais d'acheminement pour le transport maritime sont passés de 64 à 73 jours au cours des 12 derniers mois, soit des moyennes déjà élevées. L'allongement des délais d'approvisionnement, combiné à des temps de transit moins prévisibles, signifie que les équipementiers doivent maintenir un stock important en transit et un stock tampon important sur le marché de destination, ce qui entraîne des coûts connexes.

Fermeture de Shanghai
La situation a été exacerbée par le blocage de Shanghai, qui a gravement affecté la capacité des ports et des camions intérieurs. La pénurie de chauffeurs routiers et de zones d'empilement de conteneurs dans les ports, combinée à une baisse de la productivité, a un impact très important sur la capacité du port de Shanghai à fonctionner comme une porte d'entrée majeure pour les exportations.

Les données montrent que les volumes ont baissé de 20% pour l'ensemble de la Chine, mais de 80% à Shanghai, ce qui est énorme par rapport aux moyennes de volume de la Chine.

À Shanghai, le secteur du camionnage FTL s'est effondré depuis le début du mois d'avril. Le blocage de Shanghai est à la fois un choc de l'offre et un choc de la demande.

Il s'agit d'un choc de la demande, car les usines ne peuvent maintenir leur production en raison d'une pénurie de main-d'œuvre ou de matériaux (comme Tesla l'a constaté). Même si les blocages prenaient fin demain, il faudra du temps pour débloquer les goulets d'étranglement.