
10 Avr Naviguer dans les eaux de l'action industrielle : L'imminence d'un lock-out ou d'une grève au CN et au CPKC
Introduction :
L'industrie ferroviaire canadienne se trouve à un moment charnière. Le syndicat Teamsters Canada, qui représente près de 9 300 travailleurs des principaux exploitants ferroviaires du Canada, le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC), est au bord d'un éventuel arrêt de travail. Les négociations sur les conditions de travail et les augmentations salariales étant au point mort, la possibilité d'une grève ou d'un lock-out d'ici mai 2024 se profile à l'horizon, jetant une ombre sur la fiabilité des chaînes d'approvisionnement, la sécurité des opérations ferroviaires et le bien-être de l'économie dans son ensemble
Le cœur du litige :
François Laporte, dirigeant de Teamsters Canada, a fait part de ses inquiétudes concernant les propositions du CN et du CPKC qui menacent de démanteler des dispositions essentielles en matière de repos pour des raisons de sécurité. Ces dispositions sont essentielles à la gestion de la fatigue des équipages et à la protection de la sécurité publique, ce qui constitue la pierre angulaire de la position du syndicat contre les demandes des compagnies ferroviaires. L'impasse des négociations met en évidence un conflit de priorités, le syndicat accusant les compagnies ferroviaires de faire passer le profit avant les besoins cruciaux des chaînes d'approvisionnement, des agriculteurs et des petites entreprises.
Un processus en mouvement :
Le dépôt récent d'avis de différend par le CN et le CPKC déclenche un compte à rebours procédural qui pourrait déboucher sur une action industrielle au début du mois de mai. Le conflit englobe un large éventail de travailleurs ferroviaires, notamment des chefs de train, des ingénieurs, des agents de triage et des contrôleurs de la circulation ferroviaire, tous réunis sous la bannière de Teamsters Canada et de sa division des contrôleurs de la circulation ferroviaire de Rail Canada. L'expiration des conventions collectives, en date du 31 décembre 2023, rend les négociations encore plus urgentes.
La position des entreprises :
En réponse aux allégations du syndicat, le CPKC présente des offres comprenant des augmentations de salaire, des améliorations de la qualité de vie et des horaires offrant des jours de congé prévisibles, bien qu'une lacune notable reste en suspens. La proposition du CPKC vise à mettre l'accent sur la sécurité et le bien-être des employés, offrant ainsi deux possibilités de renouvellement du contrat. À l'inverse, le CN insiste sur la nécessité d'un modèle de rémunération modernisé en raison des changements réglementaires, en proposant une semaine de travail structurée qui garantit à ses employés un repos suffisant et des jours de congé consécutifs.
Conclusion :
La menace imminente d'un lock-out ou d'une grève au CN et au CPKC souligne l'équilibre critique entre les droits des travailleurs, les normes de sécurité et l'efficacité opérationnelle. Alors que les négociations se poursuivent, le résultat aura un impact significatif sur le secteur du transport ferroviaire au Canada, sur les chaînes d'approvisionnement et sur l'économie en général. Les parties prenantes sont invitées à se tenir informées et à se préparer à toute éventualité.